Manaudou, la quête ultime

Florent Manaudou porte le drapeau

CNOSF/KMSP

Notre porte-drapeau de la cérémonie d’ouverture lance ce jeudi sa campagne sur le 50 m, « sa » distance, sur laquelle il tente de devenir le premier nageur quatre fois médaillé aux JO.

 

Vendredi 26 juillet, sur le coup du début de soirée, Florent Manaudou voguait sur les flots, drapeau bleu-blanc-rouge à la main, figure de proue du « Paquebot », le bateau transportant l’Équipe de France lors du défilé de la délégation à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques sur la Seine. Un moment hors du temps pour le nageur de 33 ans, choisi, en compagnie de la discobole Mélina Robert-Michon, par ses pairs pour être porte-drapeau de la délégation tricolore à domicile. « Porter le drapeau pour cette magnifique cérémonie d'ouverture est un moment magique, chargé d'émotions, mais aussi de responsabilités au moment de prononcer le serment olympique, témoignait-il à l’issue de ce premier temps fort de ses Jeux. Merci à tous pour ce privilège incroyable. Ce moment m’a rempli d’énergie pour commencer ces Jeux comme il se doit. »

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©CNOSF/Presse Sports

Une petite semaine plus tard, c’est dans l’eau qu’on le retrouve cette fois, embrassant une autre quête d’éternité : celle qui peut l’amener à devenir le premier nageur quatre fois médaillé olympique sur 50 m nage libre. Sur la plus haute marche du podium à Londres, argenté à Rio de Janeiro puis encore à Tokyo… Depuis trois olympiades, quand vient l’heure de lâcher une dernière fois les sprinteurs le temps d’une grosse vingtaine de secondes en finale du 50 m des Jeux, l’issue est inéluctable : Florent Manaudou termine avec une médaille autour du cou. Malgré parfois des apartés inter-JO – on se rappelle de ses années 2017-2018 consacrées à son autre passion, le handball – cette ponctualité le jour J et, au final, cette longévité fondent une exception : avec Gary Hall (1996, 2000, 2004), Florent Manaudou est le seul nageur a être monté trois fois sur le podium olympique du 50 m.

 

Je suis encore là, douze ans après, pour une fin que j’espère en apothéose et en profitant avec le public français 

 

Ces prochains jours à la Paris La Défense Arena, il tentera de laisser l’Américain dans son écume, lors de ce qui devrait être son dernier rendez-vous olympique. « Quand la candidature de Paris 2012 n'avait pas été acceptée, j'étais déçu parce que je pensais que je ne ferais jamais les Jeux Olympiques en France, se remémore-t-il. Mais j'ai un peu tiré sur la corde et je suis encore là, douze ans après, pour une fin que j’espère en apothéose et en profitant avec le public français. En natation, on n’a pas souvent la chance d’accueillir des grands championnats, du monde ou d’Europe, en France, donc ce sera la première… et la dernière fois pour moi je pense (il y eut tout de même des ‘‘Europe’’ en petit bassin à Chartres en 2012, ndlr). J’ai hâte. »

On s'entraine pour gagner

Si le défi est de taille, notre porte-drapeau a des arguments solides à avancer : lors des sélections nationales à Chartres le mois dernier, il a enchaîné avec aisance les chronos convaincants (21’’52 et 21’’54) sur sa distance fétiche, en plus d’améliorer un record personnel sur 100 m qui datait de 2014 (47’’97). Bref, il est dans les clous côté préparation. Sa médaille d’argent aux « Europe » en petit bassin, en décembre dernier, est aussi venue le confirmer puisqu’il s’agissait là de son premier podium international en individuel depuis… les JO de Tokyo, et oui. Paris approchait, et Florent Manaudou pointait le bout de son bonnet. Alors oui, l’objectif en ces Jeux à la maison est « de faire une dernière médaille. Ça serait bien. Après… on s'entraîne pour gagner ! Mais je serais satisfait de faire une médaille. » Manière rêvée de clôturer un parcours olympique pavé de succès (il a aussi gagné l’argent du relais 4x100 m nage libre en 2016), qui aurait à coup sûr allumé des étoiles dans les yeux de l’adolescent découvert par les Français à la télé il y a tout juste vingt ans, un été de 2004 où il trépignait et s’égosillait à encourager sa sœur Laure depuis les bords du bassin olympique d’Athènes.

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