Acte 4 : Léon Marchand, la ruée vers l’or

Ce vendredi 2 août, Léon Marchand a continué d’écrire sa légende en remportant la finale du 200m quatre nages (1'54''06). Pour la quatrième fois de la semaine, notre nageur tricolore est monté sur la plus haute marche du podium.

 

Pouvez-vous décrire votre finale ?

 

«C'était fou, encore une fois. J’ai beaucoup de choses à dire. Déjà, le public était encore au rendez-vous, c'était ma dernière finale individuelle. Je me suis dit : "il faut vraiment que je profite". J'avais beaucoup plus d'énergie qu'hier, je me sentais mieux et plus relâché. J'avais vraiment envie de prendre du plaisir sur ma dernière finale et ça l'a fait. C’était énorme»

 

Est-ce qu’il y a une pointe de frustration d’échouer à six centièmes du record du monde ?

 

«Quand j'ai vu le chrono et que j’ai vu qu’il me manquait six centièmes, je me suis vite dit que ce n'est pas énorme. Il va falloir que j'en refasse un. En vrai, le temps, ce n'est pas vraiment important. Je gagne encore une médaille d'or aux Jeux Olympiques. De toute façon, le but, c'est de gagner. Là, je gagne quatre fois, donc c’est énorme»

 

Quel a été ton premier sentiment quand tu as profité avec le public après la finale ?

 

«C'est difficile de décrire le sentiment que j'avais. Je suis quelqu'un de très timide, réservé, ce n'est pas ma zone de confort. Mais j'ai réussi à bien m'exprimer dans ma ligne 4 et après, j'avais juste envie d'exposer ma joie et de kiffer».

 

© CNOSF/KMSP

Est-ce que vous ressentez que votre statut a changé aux yeux des gens ?

 

«Pour l'instant, je le vis très bien. J'étais dans ma bulle depuis 4-5 jours, j'essayais d'être focus sur mes courses. J’avais beaucoup de courses et j'avais besoin de garder mon énergie, de ne pas regarder ce qui se passait autour. Mais bien évidemment que j’ai vu des vidéos sur ce qu’il se passait autour. Ça me fait kiffer, c'est énorme, j'ai l'impression que la France s'intéresse beaucoup au sport. Ces Jeux sont une réussite, et j'ai l’impression que tous les sportifs profitent beaucoup du moment. C'est ce que j'ai fait cette semaine».

 

Est-ce que vous vous attendiez à un tel engouement ?

 

«Non et je ne m'attendais pas à grand-chose. C'est pour ça que j'étais positivement surpris, je pense. C'est énorme, c'est dingue».

 

Est-ce que cette semaine a été éprouvante ?

 

«Je n’ai pas beaucoup dormi cette semaine. La nuit dernière, j’ai dormi environ 11 heures. J’étais tellement fatigué. Mais ce matin, quand je me suis levé, j’étais déjà plein d’énergie. Je pense que rien ne s’est mal passé cette semaine. C’était simplement parfait».

 

Vous êtes le premier Français à remporter quatre médailles d'or sur une seule édition des Jeux. Est-ce que vous le saviez ?

 

«Pour moi, ce n'était même pas possible de faire ce genre de choses. J'avais surtout quatre chances de faire une médaille olympique, ce qui était mon rêve. Je l'ai fait dès le premier jour et après, dans ma tête, j'avais un défi assez fou à me lancer. Après, je travaille tous les jours pour cela, ce n'est pas quelque chose de surprenant. Mais de le faire quatre fois concrètement, devant 15 000 personnes qui scandent mon nom, avec beaucoup de pression sur mes épaules, c’est énorme, je suis trop fier».

© CNOSF/KMSP

Comment allez-vous aborder les relais ?

 

«Ça va être énorme parce qu’on va être en équipe. C'est ce que j'ai fait cette année en NCAA cette année. J'adore ces moments, on peut se pousser, on peut aller chercher des choses qu'on ne peut pas en individuel. Il m'en reste deux. Je vais sûrement faire le mixte demain soir aussi. Je vais essayer de rester dans la compétition. Ce soir, je vais essayer de dormir. Cela ne va pas être facile, je vais profiter, je vais aller voir mes parents. Je n'ai jamais vécu une compétition de natation dans un stade. Habituellement, il y avait 2000 personnes maximum. Là, c'était fou de voir ça. En tant que nageur, c'est dingue. J'ai essayé de kiffer à chaque fois que j'entrais au bord du bassin. Je vais m'en souvenir toute ma vie»