Stéphane Houdet, un bout de tour Eiffel dans le viseur
Cinq médailles paralympiques, trois en or… Stéphane Houdet est une légende du tennis-fauteuil. À Paris, le Français de 53 ans disputera ses cinquièmes Paralympiades avec, comme mission, de ramener une breloque dans ses valises. Pour cela, il peut compter sur le nouveau coach de l’équipe de France de tennis-fauteuil, un certain Yannick Noah.
“Je veux jouer chaque coup à 100 % et peut-être que ça va le faire !”
Pour ses cinquièmes Jeux Paralympiques, ses premiers à la maison, Stéphane Houdet ne veut avoir aucun regret. Pilier du tennis-fauteuil en France, le natif de Saint-Nazaire attend cette Paralympiade avec impatience… et ambition.
Il le sait, jouer à domicile, c’est “une chance inouïe, un luxe absolu”. Sur les cours de Roland Garros, tournoi qu’il a remporté neuf fois dans sa carrière (deux fois en simple, sept fois en double, ndlr), le Tricolore est comme chez lui. Toutefois, la prudence est de mise, “mon père m’a toujours dit que, pour gagner Roland Garros, il ne faut surtout pas être à Roland Garros” explique-t-il dans un sourire. Pour les Jeux, c’est un peu pareil : “On est super content, on sort du cours, on parle avec tout le monde. Il faut faire tout ça, et on en profite, mais juste après, il faut rentrer à la maison et faire autre chose.”
Qu’on se regarde dans les yeux, qu’on se dise qu’on a tout donné
Cette année, Stéphane Houdet est une nouvelle fois inscrit sur les deux épreuves : le simple et le double, avec Frédéric Cattaneo. Tête de série numéro 7, le Français veut prendre “les matchs les uns après les autres” pour “être la surprise”. Pour cela, il prend l’exemple du numéro 1 mondial, Alfie Hewett, qui avait créé l’exploit à Rio en 2016 en atteignant la finale “alors qu’il n’était pas dans les 10.” Il y a trois ans, à Tokyo, c’est le Néerlandais Tom Ekbering qui avait étonné les experts en décrochant l’argent, “il va y avoir des surprises, c’est sûr, et j’aimerais bien être celle de cette année.” En simple, comme en double, Stéphane Houdet a des ambitions et se met à rêver, notamment grâce à un homme : Yannick Noah.
Entraîneur de l’équipe de France de tennis-fauteuil depuis décembre 2023, Yannick Noah est un leader hors pair : “Je ne suis plus numéro 1 mondial, je suis numéro 7, mais Yannick, il me fait croire que c’est possible” confie Stéphane Houdet, avant d’expliquer, “même si je le sais, c’est bien d’avoir quelqu’un à l’extérieur qui te le rappelle.”
La philosophie de Noah ? “La première chose qu’il nous a dit, c’est ‘Je veux qu’après les Jeux, on se regarde dans les yeux avec l’équipe et qu’on se dise qu’on a fait le max !” Faire le max pour le public, pour le tennis-fauteuil et pour cette grande fête qu’est Paris 2024. Après une édition des JO réussie, Stéphane Houdet veut faire comme les Anglais à Londres, en 2012, “que ces Paras soient la grosse cerise sur le gâteau”.