Axel Bourlon : “La para haltérophilie c'est toi face à toi-même”
Axel Bourlon, athlète de petite taille (achondroplasie), est arrivé à la para haltérophilie par la natation. En raison de son handicap, il ne pouvait pas sortir assez la tête de l’eau pour respirer correctement, il lui fallait muscler le haut de son corps. Une seule solution : la musculation. Aujourd’hui Axel soulève 161 kilos mais ne sait toujours pas nager : « L’haltéro a pris le dessus sur tout »
En pratique paralympique, l’haltérophilie se pratique uniquement en développé-couché, sans catégories de handicap, uniquement en catégories de poids. Axel s’est tout de suite senti dans son élément : « Une fois que t’y as gouté tu as envie de soulever de plus en plus fort. Bien sûr, il y a des sacrifices pour se maintenir dans sa catégorie de poids de corps, mais pour des personnes comme moi, réputées par très endurantes en raison de notre handicap, c’est très gratifiant car c’est un mouvement de force pure. C’est toi face à toi-même.»
Treize fois champion de France en catégorie -54kg, la participation d’Axel à des compétitions internationales a longtemps été compromise en raison d’un flexum (problème osseux et tendineux qui l’empêche d’avoir le bras complètement droit lorsqu’il est en extension) : « Même tendu au maximum, mon bras est toujours fléchi. Pour la fédération internationale ça ne passait pas. ». Puis en 2018 ce critère a changé : « Ça a été la délivrance pour moi ». La perspective des Jeux Paralympiques lui était offerte, un rêve qu’il s’est donné les moyens de réaliser. Dès 2018 il devient vice-champion d’Europe.
La meilleure barre de sa carrière
Téléconseiller, il bénéficie d’aménagements d’horaires pour s’entrainer le plus possible. Le développé couché étant un mouvement complet qui fait travailler épaules, abdos, dos et bras, Axel complète sa préparation physique avec de la musculation.
Depuis une semaine il est arrivé dans le Village paralympique, qu’il découvre les yeux grands ouverts. Le 27 août il fera son entrée en lice et il sait déjà que pour décrocher une médaille, il faudra tout donner. Le premier mondial est à 185kg, entre les quatre suivants, dont lui, il n’y a que 5 kilos : « On sera quatre pour deux places. » Le Roannais compte bien se dépasser et soulever la meilleure barre de sa carrière pour briller ici, à Tokyo.