Justine Braisaz-Bouchet se couvre d’or
Toujours renversant, toujours passionnant, le biathlon nous a encore offert un incroyable renversement de situation pour une arrivée en apothéose. C’est la championne des Saisies Justine Braisaz-Bouchet qui a réussi à dompter le froid (-15°), le vent assez fort, l’altitude et une solide armada norvégienne pour s’imposer dans la « Mass-Start » sur 12,5 km (autrement dit la course en ligne) malgré un départ un peu balbutiant. Elle obtient sa deuxième médaille olympique après le bronze en relais à PyeongChang.
Décidément le biathlon est bien (et de loin) le plus gros pourvoyeur de médailles de nos Bleus lors de ces Jeux de Pékin 2022. L’équipe féminine avait été relativement discrète jusque-là (l’argent pour Anaïs Chevalier-Bouchet et pour le relais mixte) mais cette mass-start restera dans les mémoires. C’est la Norvégienne Tiril Eckhoff qui est la première à animer la course grâce à un sans-faute au premier tir couché. Le tir s’annonce d’ailleurs problématique en raison du vent qui est soutenu et assez irrégulier pour cette dernière journée de compétition. Le froid s’est encore invité au rendez-vous (-15°) même si le soleil réchauffe (un peu) les cœurs.
Derrière Eckhoff, la Suédoise Hanna Oeberg, l’autre Norvégienne Marta Roieseland et la Française Julia Simon sont en embuscade. Au premier tir debout, les Norvégiennes démontrent qu’elles sont bien décidées à poursuivre leur razzia sur les médailles avec de bonnes prestations leur permettant de creuser l’écart sur Julia Simon et la Suissesse Haecki. Mais la fatigue aidant, le deuxième tir couché (le troisième en tout) s’avère crucial. Le vent redouble et les Norvégiennes craquent. Roeiseland et Eckhoff ratent deux cibles chacune et c’est l’autre skieuse des Saisies Justine Braisaz-Bouchet qui en profite pour se faufiler en tête grâce à un sans-faute. Elle repart du pas de tir avec Hanna Oeberg sur ses talons. Le suspense est irrespirable. La Suédoise lâche du terrain sur les skis et Roeiseland, Eckhoff et Davidova fondent sur elle comme des oiseaux de proie.
Patrick Smith/Getty Images
Dernier tir : c’est l’heure de vérité. Justine assure même si elle rate la quatrième cible. Ce n’est pas grave, elle s’envole. C’est l’or des braves. Sa fraîcheur physique fait le reste et on ne la reverra pas. Les Norvégiennes partent encore à la faute et se « contenteront » de places d’honneur. Justine Braisaz-Bouchet triomphe avec 15 secondes d’avance sur Tiril Eckhoff et 35 sur Marta Roieseland. L’autre biathlète des Saisies Julia Simon prend la sixième place à 1’22. Non retenue dans le relais mixte, Justine remporte sa première médaille olympique individuelle à 25 ans après le bronze obtenu en relais féminin à PyeongChang. Elle est cette fois du plus beau métal. On va pouvoir pavoiser gaiement dans les alpages du Beaufortain. Notre 14eme médaille à Pékin, la 7eme en biathlon !
Justine Braisaz-Bouchet : « C’est juste un moment magique que j’ai envie de partager avec toute l’équipe. Ce qui m’a le plus touchée, c’est d’avoir croisé le staff dans l’aire d’arrivée. Et particulièrement Jean-Paul Giachino notre coach de tir. C’est Anaïs bescond qui m’a dit hier soir, c’est sans doute la dernière course de « Paulo » aux Jeux Olympiques et de voir des larmes dans ses yeux, cela m’a vraiment touchée. Oui, j’y croyais. J’avais fait le deuil des autres courses. Le fait de passer à côté, cela n’enlève rien à ma valeur sportive. C’est sûr que j’étais déçue surtout pour l’individuel. En allant trottiner ce matin, j’étais vraiment heureuse. J’avais vraiment envie de faire cette mass-start. J’ai une chance incroyable d’être aux Jeux. Je me suis dit : c’est l’heure Justine. Au troisième tir, il n’y a pas eu d’attaque. Dès le début, j’étais facile sur la piste. C’était assez réconfortant. J’ai senti que ça roulait. Au deuxième couché comme au deuxième debout, j’ai laissé parler les automatismes. Ce pourquoi j’ai tant travaillé. J’ai posé le cerveau comme on dit. C’est la meilleure chose à faire en biathlon. »
Julia Simon : « Dès 3 ans, j’avais envie d’être une championne »
Rencontre avec l'une des étoiles montantes du biathlon français à l’occasion de l’ouverture de la Coupe du monde à Östersund samedi.
Biathlon : On en a eu pour notre argent !
Notre relais mixte tricolore ouvre le bal après une course complètement folle…
Biathlon : Anaïs Chevalier-Bouchet amasse l’argent !
Anais Chevalier-Bouchet décroche la troisième médaille d’argent française dans ces Jeux de Pékin 2022.
Biathlon : Un quatuor aux nerfs d’argent !
Un rebondissement ahurissant de dernière minute a permis à la Norvège de remporter le relais masculin sur 4x7,5 km au nez et à la barbe de l’équipe de France.