La Boccia, quand deux êtres ne font qu’un 

 

Elle fait partie des deux disciplines qui n’existent qu’aux Paralympiques. La Boccia (boule en italien) s’apparente à la pétanque avec des boules en cuir et un cochonnet “le Jack”. La stratégie et la précision sont les maîtres mots de ce parasport pratiqué par des athlètes en fauteuil roulant et ayant un handicap moteur. Et où les assistants ont une part importante à jouer.  

 

A nous deux, on fait un corps complet

 

Une définition que Sonia Heckel, en catégorie BC3, a l’habitude de donner quand on lui parle de son binôme. “Je suis le cerveau et Florent est mon corps, il faut vraiment être en symbiose pour être bon dans le jeu.” Entre Sonia Heckel et Florent Brachet, c’est une histoire de longue date, ils sont amis depuis 2008 et se connaissent par cœur. Un atout étant donné qu’en BC3, l’assistant ne peut pas faire grand chose, il a le dos tourné et ne voit rien du jeu. “Devenir son guide, ça s’est fait naturellement. J’allais la voir jouer et quand son handicap a évolué, je suis venu l’épauler. En compétition, je dois faire ce qu’elle me dit, placer la rampe de lancement des boules comme elle le souhaite. On a même mis en place des stratégies pour se comprendre, jusqu’à lire sur ses lèvres quand il y a trop de bruit” indique Florent. Un duo qui fonctionne à merveille puisque Sonia Heckel arrive aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 avec le statut de numéro 1 mondiale en BC3.

 

Elle est mon couteau suisse

 

Même son de cloche pour le binôme Aurélie Aubert / Claudine Llop en BC1. Les deux femmes se sont connues en 2012, Aurélie était dans le centre où Claudine était infirmière. C’est d’ailleurs cette dernière qui a parlé de la Boccia à Aurélie et depuis, une relation fusionnelle est née, le duo ne se quitte plus. “ Parfois, Claudine sait avant moi ce que je vais faire pendant le jeu, confie Aurélie qui vit ses premiers Jeux Paralympiques ici à Paris. Elle est mon couteau suisse.” Le rôle de Claudine en catégorie BC1 est un peu différent qu’en BC3, elle peut regarder le jeu mais ne doit rien dire. “ Il faut vraiment que je sois à l’écoute de ce qu’elle veut, je suis très attentive au jeu, je guide le fauteuil, je prépare la balle mais je ne peux pas parler sauf dans la minute autorisée. Je sais ce qu’il faut lui dire pour la rebooster.” Cette relation professionnelle devient également personnelle en compétition puisque les guides ont également un rôle d’assistants de vie, pour aider l’athlète dans son quotidien. Un tout qui mène au bien être et à la réussite des athlètes.