Le destin de Lisa

Lisa Barbelin

CNOSF/KMSP

Lisa barbelin

Il y a eu des larmes quand Lisa Barbelin a réussi ce 10 final, aussi magistral que libérateur. Celles, débordantes, de sa partenaire d’équipe de France Caroline Lopez dans une longue étreinte ; celle, discrète, écrasée par son compagnon Thomas Chirault, déjà médaillé d’argent par équipes et toujours en lice en individuel. Et puis les siennes, évidemment, d’être médaillée de bronze olympique et ainsi voir payer « toutes ces journées à 500 ou 600 flèches tirées pour être au point le jour J ». Sur la dernière, la plus importante de sa vie, la jeune femme de 24 ans ne flancha pas. Il lui fallait un 8 pour prendre le dessus sur la Sud-Coréenne Jeon Hun-young ? Elle réussit un 10. « Cette dernière flèche, c’est la seule où je me suis projetée dans l’après, expliquait-elle. D’habitude, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire, il faut rester dans l’instant, concentrée. Mais là je me suis dit ‘‘Cette flèche c’est ton destin, Lisa, il faut le prendre en mains’’. »

 

Prendre en main sa destinée et concrétiser ce grand rêve « caressé par une petite fille il y a dix ans, qui croyait dur comme fer qu’elle ferait les Jeux Olympiques et qu’elle y gagnerait une médaille », notre Française n’a fait que ça dans une compétition débutée dans la douleur, d’un tour qualificatif individuel laborieux (30e, alors qu’elle émarge 11e au classement mondial) en éliminations précoces en équipes et en mixte (huitièmes de finale à chaque fois). « C’était trop grand, trop de pression. J’étais débordée par l’émerveillement de ces Jeux à Paris, la pression que je m’étais mise en disant que je voulais ramener une médaille… J’ai vu une psychologue en catastrophe au Village olympique pour m’aider à gérer, ou en tout cas accepter, mes émotions et me recentrer sur l’instant présent. »

 

« Même les Sud-Coréennes ne sont pas invincibles. Et peut-être que dans quatre ans c’est l’or que je me sentirai capable de viser »

 

Ce ne fut dès lors clairement pas la même Lisa que l’on vit à l’œuvre ce samedi sur le pas de tir des Invalides. « Jusque-là j’essayais d’absorber toute l’énergie autour de moi. Et là j’ai fait complètement l’inverse et me suis efforcée de rester concentrée sur moi-même et sur l’instant présent. » Sans pour autant s’interdire d’exprimer ses émotions entre les tirs. Y compris lorsque, au bord du gouffre en quarts de finale contre Diananda Choirunisa, elle vit l’Indonésienne expédier sa flèche pour la gagne dans le 5 alors qu’un 8 lui suffisait – le vent, vraiment ?  « Je hurle quand elle fait son 5, et Manu (Jean-Manuel Tizzoni, entraîneur de l'équipe féminine olympique, ndlr) me reprend tout de suite : ‘‘Non, reste concentrée, il faut encore que tu fasses fructifier cette opportunité qu’elle t’a offerte’’. » Derrière, la Française sort un 10 sur son tir de barrage, là où son adversaire se contente d’un 8.

 

Faire le vide et rester dans le moment présent… Battue sans contestation possible par la numéro 1 mondiale Nam Su-hyeon en demies (0-6), la championne d’Europe 2021 en plein et 2022 en salle sut une nouvelle fois le faire quand il fallaut revenir, à peine dix minutes plus tard, tirer pour le bronze face à une autre Sud-Coréenne, Jeon Hun-young. Et c’est bien elle qui se montra la plus sûre d’elle, plus régulière dans ses tirs (deux 8 seulement, contre quatre à son adversaire)… tout particulièrement dans les situations d’égalité (début de partie, puis 2-2). Dans ces moments-là, où elle pouvait passer devant, c’est bien la Sud-coréenne qui flancha. Quatrième – la pire place – à Tokyo il a trois ans, Lisa Barbelin a cette fois conquis de haute lutte son podium. « En trois ans, j’ai énormément progressé sur ma confiance en moi. Elle augmente au fur et à mesure des années. Même les Sud-Coréennes ne sont pas invincibles. Et peut-être que dans quatre ans c’est l’or que je me sentirai capable de viser. Il ne faut jamais cesser de croire en ses rêves. »

L’œil de…

Jean-Manuel Tizzoni, entraîneur de l'équipe féminine olympique

« Cette médaille, c’est beaucoup de joie. Nous n’avions pas bien commencé nos Jeux et on a remis de l’ordre dans tout ça. Lisa a du talent, il ne lui manquait pas grand-chose pour être bien dans ses Jeux. Je pense que la médaille des garçons nous a fait prendre conscience de la mauvaise approche que représentait le côté « Les JO à Paris, c’est la compétition d’une vie ». Il fallait remettre de la joie. C’est pour cela qu’on a demandé de l’aide à l’Agence nationale du sport, qui a offert à Lisa d’aller voir une psychologue au Village […] Elle livre une très belle deuxième partie de compétition. Elle aurait pu s’arrêter en quarts, oui, mais le 5 de l’Indonésienne, à un moment aussi important, ne survient pas innocemment. Il faut être fort dans ces moments-là. Lisa l’a été, et l’a confirmé ensuite pour le bronze, face à une adversaire dont on savait qu’elle serait la plus friable des trois Sud-Coréennes engagées. Alors que la tête, Lisa, c’est sa force. »

Addis, Chirault, Valladont, un trio en argent

Nos archers Baptiste Addis, Thomas Chirault et Jean-Charles Valladont ont décroché l’argent lors de l’épreuve par équipes de tir à l'arc, après une finale accrochée contre la Corée du Sud.

Partager

Lien youtube de l'Équipe de FranceLien twitter de l'équipe de Francesocial_network.efd_thread_link

Suivez-nous

Lien Facebook de l'équipe de FranceLien Instagram de l'équipe de Francesocial_network.edf_tiktok_link

Notre palmarès

690

717

760


Partenaires Mondiaux

  • Airbnb
  • Alibaba
  • Allianz
  • Atos
  • Bridgestone
  • COCA-COLA / MENGNIU
  • Deloitte
  • Intel
  • Omega
  • Panasonic
  • P&G
  • Samsung
  • Toyota
  • Visa

Partenaires Premium

  • ACCOR
  • Groupe BPCE
  • Carrefour
  • EDF
  • Le Coq Sportif
  • LVMH
  • ORANGE
  • Sanofi

Partenaires Officiels

  • Groupe ADP
  • Air France
  • ArcelorMittal
  • Caisse des Dépôts
  • Cisco
  • Danone
  • FDJ
  • GL Events
  • Île-de-France Mobilités
  • PWC