Les frères Mawem : "Il en fallait au moins un en finale pour vibrer jusqu’au bout"
Etonnante famille Mawem. Mickael et Bassa ont marqué ces Jeux de Tokyo de leur empreinte. Deux frères qualifiés pour l’épreuve olympique, c’est déjà exceptionnel, mais tous deux ont réussi à finir dans les huit premiers des qualifs et à atteindre la finale. Si les deux frères rêvaient de podium, Bassa, victime d’une impressionnante rupture d’un tendon du biceps gauche, a dû renoncer à la finale mais il la vivra sur place en qualité de supporter n°1…
« Le rêve, au départ, c’était de se retrouver tous les deux sur le podium. Il fallait qu’il y en ait au moins un en finale pour que la famille puisse vibrer jusqu’au bout de la compet. On s’était dit, ce serait vraiment incroyable si on retrouvait tous les deux en finale. Finalement, après la vitesse, on a su que c’était bon. Après le bloc, j’étais éclaté physiquement et nerveusement. Après, je me suis dit en « dif » (difficulté), fais de ton mieux et puis mon corps n’a pas suivi. J’ai tout de suite su que c’était sérieux. Je me suis beaucoup blessé dans ma carrière. Les déchirures musculaires, je sais ce que sait. Mais là, quand j’ai vu le muscle remonter, j’ai compris que la compétition était terminée. J’avais envie de bien représenter les spécialistes de la vitesse à ses Jeux et je pense que je l’ai fait.
Bassa Mawem
Renaud Bouchez/Paris2024
UNE ERREUR DE MA PART
La blessure est de ma responsabilité. Je pense que je me suis quasiment exclusivement entraîné à 95 % en vitesse et je ne me suis pas assez renforcé pour la dif ou le bloc. C’est une erreur de ma part.
Mon moral ? C’était dur le soir où c’est arrivé. Ce qui était dur, c’est que j’avais l’impression d’abandonner mon frère et d’autre part, que ça allait compliquer mon avenir dans ce sport. J’ai presque 37 ans et j’ai envie de terminer ma carrière à Paris 2024. Cette blessure remet en cause mon projet sportif. Je sais que ça va être hyper dur de revenir. Je serai opéré mardi. Avec le repos et la rééducation, j’en ai au moins pour six mois. Ca veut dire que je vais reprendre en février 2022. Il me restera un an pour redevenir compétitif et me qualifier pour Paris 2024. »