Shirine Boukli, la première médaille d’une longue série

Ce samedi 27 juillet, au lendemain d’une cérémonie d’ouverture historique qui a émerveillé le monde entier, Shirine Boukli avait pour mission d’ouvrir la voie aux athlètes de l’Equipe de France. Engagée dans la catégorie des -48 kilos, notre judokate française était notre première chance de médaille.

 

Triple championne d’Europe, vice-championne du monde en 2023, la Gardoise a franchi un cap depuis un an. Son début de saison 2024 en est la preuve, puisqu’il a été une franche réussite. Médaillée de bronze au Grand Slam d’Astana et à celui de Bakou, elle a remporté le Grand Slam de Paris au début du mois de février. Dans la capitale, pour l’ultime répétition française avant les Jeux Olympiques, elle s’était imposée face à la Japonaise Wakana Koga, troisième des derniers championnats du monde.

 

 "On lance la compétition"

 

Après son sacre dans l’enceinte de l’Accor Arena, notre judokate s’était laissé aller à quelques confidences. «J’y pense toujours un peu. On lance la compétition, on sait qu’on est les premiers à faire le show. Cela donne des bonnes ondes, de l’énergie derrière, et c’est toujours bon pour le reste de l’équipe si on gagne», avait déclaré Shirine Boukli à la presse sur sa mission de devenir la première médaillée française aux Jeux olympiques de Paris 2024.

 

À l’Arena Champ-de-Mars, Shirine Boukli a parfaitement commencé son tournoi olympique. Notre judokate tricolore a passé les deux premiers tours de compétition sans encombre, portée par un fantastique public français. Ces encouragements ont mis notre Française en confiance. «Le public était dingue. Il était incroyable, c'était magique», a déclaré la Française, émue par tant d’encouragements.

  © CNOSF/KMSP

Malheureusement, elle a été dominée par l’ogre de la discipline en 1/8e de finale : la triple championne du monde japonaise Natsumi Tsunoda. «Aujourd'hui, elle a été meilleure. J'ai perdu contre une fille qui a été un ovni. Elle était peut-être plus prête que moi aujourd’hui. Mais comme je disais, elle est tellement forte. Elle n’est pas triple championne du monde pour rien", a déclaré Shirine Boukli.

 

Mais il en fallait plus pour que notre Française baisse les bras. Pour le combat de repêchage, notre athlète tricolore a hérité d’un tirage difficile. L’Italienne, Assunta Scutto, a terminé sur le podium lors des trois dernières éditions des championnats du monde. Malheureusement pour elle, le slogan «Impossible n’est pas Français» est une vérité qui devrait souvent se répéter lors de ces Jeux Olympiques. «J'ai ma fierté qui me parlait et qui me disait que j'étais un bulldog et qu'il fallait que j'aille chercher mon os», a fait comprendre Shirine Boukli devant la presse.

 

Cet os ? Une médaille olympique. Lors de cet ultime combat de la journée, l’athlète française a rendez-vous avec son destin. Trois ans après son élimination au premier tour lors des Jeux Olympiques de Tokyo, Shirine Boukli a l’occasion de réparer ce qu’elle considère comme étant la plus grande désillusion de sa carrière.

 

Impériale, elle a dominé la judokate espagnole Laura Martinez pour s’offrir la première médaille olympique de sa jeune carrière. «On est à Paris, c'est historique, une médaille olympique ça reste une médaille olympique. Je voulais marquer l'histoire de mon sport, je me suis accroché jusqu'au bout, je suis tellement fier», a déclaré Shirine Boukli après son combat. «Shirine, elle est vice-championne du monde, maintenant, elle est médaillée olympique, ça laisse présager d'une superbe carrière», nous a glissé l’entraîneuse nationale Séverine Vandenhende. Sous les yeux d’Emmanuel Macron et Zinédine Zidane, Shirine Boukli a prouvé qu’elle avait tout d’une grande.

 

  © CNOSF/KMSP