Ski alpin : C’est Noël à Yanqing !
C’est dans un décor de carte postale et dans une ambiance feutrée que notre Vosgien Clément Noël a signé une des performances majeures du ski alpin français en s’adjugeant haut la main la médaille d’or du slalom après avoir pourtant fini sixième de la première manche. Mais sur le deuxième tracé, il a réussi à tout mettre en place pour fuser d’une porte à l’autre, sur le tracé technique dessiné par l’entraineur français de l’équipe d’Italie Jacques Théolier. Le mur final pourtant très raide a été avalé d’un trait pour offrir la première médaille d’or au ski alpin français à Pékin après l’argent de Johan Clarey en descente et le bronze de Mathieu Faivre en géant.
Ce mercredi 16 février était bien le jour de Noël pour toute la délégation française un peu frigorifiée sur les bords du stade de slalom de Yanqing. Avec une température de -15° et un ressenti de -20°, il valait mieux avoir branché les chaussettes chauffantes et déclenché les chaufferettes. La première manche à 10h15 sur un tracé plutôt facile et dans des conditions de neige idéales (très dure et parfaitement compactée). Et après un début de saison sans véritable leader, on se rend compte que les écarts sont infimes entre les cadors de la discipline. La surprise vient du dossard n°19 de Johannes Strolz. L’Autrichien, déjà champion olympique du combiné quelques jours plus tôt, signe le meilleur temps en 53’’92 mais la meute des poursuivants est vraiment très proche. Henrik Kristoffersen, le Norvégien est à 2 centièmes, son compatriote Foss-Solevaag à six centièmes et d’autres gros bras ne sont pas loin comme Linus Strasser 5eme à 30 centièmes et Clément Noël pointe au sixième rang à 38 centièmes.
De fait après la première manche, les huit premiers se tiennent en 45 centièmes et peuvent tous prétendre à une médaille. Seul Alexis Pinturault, 15e à 1’’20 semble hors-jeu pour aller chercher un podium.
Quand débute la deuxième manche à 13h45, on comprend très vite que le tracé sera beaucoup plus sélectif avec ses doubles, ses triples, ses virages variés et une bonne utilisation de la pente. Beaucoup de concurrents se font piéger. Daniel Yule signe le meilleur chrono avant que s’élance Clément Noël, 4eme à quatre centièmes du podium il y a quatre ans à PyeongChang. Le débutant de l’époque est devenu un des tout meilleurs au monde et il sait qu’il n’a d’autre choix que de tout donner. Et là, c’est le récital. Porté par la vague olympique, il est en apesanteur. Aucune surpression, le timing est parfait et il se joue du mur final avec une facilité déconcertante. A l’arrivée, le chrono annonce 86 centièmes d’avance sur Yule. Il vient d’assommer la concurrence.
Alex Pantling/Getty Images
Derrière, personne n’approche le Français si ce n’est dans la partie haute, assez plate. Personne n’a pu suivre le rythme d’enfer imposé par le skieur du Club des Sports de Val d’Isère. Strolz finit deuxième à 61 centièmes et Foss-Solevaag troisième à 70 centièmes. 20 ans après Jean-Pierre Vidal à Salt Lake City, un Français est champion olympique de slalom. Le King de Yanqing offre ainsi une treizième médaille à la délégation française, la quatrième en or.
Clément Noël : « Je suis vraiment fier. C’est émouvant de voir que tous les gens qui vous soutiennent se sont levés aussi tôt pour suivre ce slalom. Une médaille d’or, si on ne la partage pas, elle a moins de valeur. Je la partage avec les entraîneurs et les techniciens qui nous suivent toute l’année. Je suis vraiment très heureux et très fier d’avoir pu offrir mon meilleur ski dans cette deuxième manche. J’ai été plus stressé dans l’aire d’arrivée en attendant les trois derniers que lorsque j’étais au départ. En tant qu’athlète, il n’y a rien de plus beau qu’une médaille d’or olympique. Ça me donné beaucoup de confiance en moi. C’est hyper émouvant, hyper touchant de voir le soutien de toute l’équipe. Ce sont des beaux Jeux. »
Fred Perrin (entraîneur technique) : « Il a été énorme sur les deux manches. Dans la première, il a skié placé. Il aurait pu beaucoup perdre. Clément, c’est quelqu’un de particulier. Je n’ai pas senti de stress particulier. Ce que j’apprécie dans cette discipline, c’est quand ça bombarde sur la neige. Et c’est ce que j’ai vu lors de la deuxième manche. J’ai pris énormément de plaisir. »
Clément Noël (ski alpin) : «Le jour de la course, on est face à soi-même»
Révélation de PyeongChang 2018 où il avait pris une encourageante 4e place à quatre centièmes du podium, Clément Noël retrouve la fièvre olympique pour Pékin 2022 .
Mathieu Faivre bronze sous la neige !
Mathieu Faivre décroche le bronze olympique sous une neige persistante ! Il apporte ainsi la toute première médaille de bronze de nos Bleus à Pékin.