Lucas Créange : "Tout donner pour la médaille"
Un jeu atypique, un gros volume d’entraînement, beaucoup d’envie, Lucas Créange est un passionné de tennis de table depuis ses 13 ans et se place comme un prétendant au podium voire mieux.
N°4 mondial dans la catégorie Sport Adapté, sportifs atteints de troubles mentaux et intellectuels, quart de finaliste il y a cinq ans aux Jeux de Rio, Lucas Créange, qui joue son premier match ce mercredi 25 août à 18h heure locale, a envie de voir plus haut. « Je me sens bien et je suis plutôt confiant. En tout cas je vais tout donner pour ne rien regretter ». Pour atteindre son objectif, le pongiste de 28 ans s’impose 20h d’entraînement par semaine entre Reims, Metz et Poitiers en développant un jeu atypique près de la table qui peut déconcerter ses adversaires. « Je suis un défenseur, explique-t-il, je tiens la balle près de la table, je suis patient et j’attends la faute, c’est la base de mon jeu ».
Pour autant, il a su également le faire évoluer pour ne pas stagner et continuer à progresser. « On a beaucoup travaillé sa liaison revers-coup droit, souligne Yves Drapeau le directeur technique au Pôle tennis de table de Poitiers, c’était une nécessité pour que son jeu atypique ne devienne pas non plus un frein à sa progression. Il a plus de force en coup droit et peut donc plus varier son jeu ». Licencié dans un club valide à Reims, il pointe à la 323e place nationale et espère descendre rapidement sous la barre des 300. « Jouer en valides me permet de me confronter aux meilleurs et de me tirer vers le haut, ce sont ces matches-là qui me font progresser ».
Mais l’évolution de ce fan de football, « une deuxième passion », s’est également faite au niveau de la concentration. Lucas Créange s’énerve moins entre deux points, sort moins de ses matches qui étaient pourtant à sa portée mais qu’il laissait filer. Le Pole de Poitiers lui a permis de travailler avec une psychologue et son mental en a tiré bénéfice.
A Tokyo, prendre une médaille est un objectif avoué. Prendre l’or n’est pas inaccessible. « Il faudra être le plus malin et bien gérer la pression, conclut-il, la compétition va être difficile, le niveau est dense mais je suis ambitieux ». Soyons le aussi avec lui.