Gaba, quelle sensation !
Quand, dès le premier combat de sa journée, Joan-Benjamin Gaba a renversé le Géorgien Lasha Shavdatuashvili, référence internationale montée à trois reprises sur des podiums olympiques (une médaille de chaque métal), la journée de notre Bleu, 35e dans la hiérarchie mondiale et qui, à 23 ans, découvrait les Jeux, était d’ores et déjà réussie. Mais lui n’entendait pas se contenter de ça. Après un succès de confirmation face au Tanzanien Andrew Thomas Mlugu, il a encore fait tomber un grand nom, le Japonais Soichi Hashimoto, champion du monde 2017 de la catégorie, au golden score. Un ippon d’une grande pureté sur le Moldave Adil Osmanov plus tard, et il devenait le finaliste olympique français le plus inattendu en judo depuis… toujours ?
« Personne ne m’attendait, oui, devait-il confirmer… pour mieux faire valoir le contraste : Mais moi, à partir du moment où je suis entré sur le tatami, je visais l’or. J’y ai cru tout du long pour aller le plus loin possible. » Ce « plus loin possible » le mena jusqu’à un golden score de très exactement cinq minutes vingt-quatre face au numéro 1 mondial Hidayat Heydarov, moment où l’Azerbaïdjanais réussit à mettre notre Français ippon… un brin contre le cours du combat. Car c’était bel et bien l’outsider, dans cette fin de finale étouffante, qui se montrait le plus conquérant et mettait la pression sur son adversaire. Il fallait d’ailleurs voir l’accolade finale, le baiser royal du nouveau champion olympique sur le front de son challenger valeureux, pour comprendre combien le patron de la catégorie avait été malmené. « J’ai beaucoup de respect pour tout ce qu’il a accompli aujourd’hui », devait confirmer Heydarov en interview.
« Si on ne croit pas en soi, personne à le fera à votre place ! »
« J’ai tout donné sur cette finale, il m’a battu, il est très fort mais j’y ai cru jusqu’au bout, renchérissait quant à lui Joan-Benjamin Gaba. Mon premier sentiment, c’est beaucoup de fierté. J’ai eu un tirage difficile mais j’ai toujours cru en moi. Si on ne croit pas en soi, personne ne le fera à votre place ! C’est dans la tête. Le reste… Si le corps suit, la tête suit. Les gens m'ont énormément encouragé, aussi, et c'est incroyable comme ça donne de la force. »
Ce discours, et évidemment tout ce qui a précédé, a énormément plu a Stéphane Frémont, l’un de ses entraîneurs. « La tête, la tête, la tête, oui, martelait-il après la finale. On a beaucoup travaillé là-dessus, sur ce qu’il veut et ce qu’il était prêt à mettre en place pour y arriver. C’est quelqu’un qui n’existait pas sur la scène internationale du judo il y a encore quelques mois, un bon judoka, pas plus. Mais il a énormément travaillé, et intelligemment, cette année. Sa médaille de bronze aux derniers championnats d’Europe actait déjà sa progression. » Que dire alors de celle-ci ? Pour Gaba, il y aura définitivement un ‘‘avant’’ et un ‘‘après’’ Paris 2024. Dans un judo français qui regorge de champions au palmarès long comme ce Champ-de-Mars où trône l’Arena éphémère hébergeant les épreuves olympiques, il vient tout simplement de se faire un nom, et une place. Mais ça, il aura tout le temps de le réaliser plus tard. Car pour l’instant, il reste tout entier dans ses JO, tourné vers l’épreuve par équipes mixte ce week-end. Et il le garantit : « Nous avons tous hâte de combattre ensemble, ça ne sera pas difficile de se remobiliser. »
Shirine Boukli, la première médaille d’une longue série
Notre judokate française Shirine Boukli a remporté la première médaille de l’Equipe de France, ce samedi 27 juillet, en se parant du bronze dans la catégorie des -48 kilos.