La bande à Dupont, une équipe e(sept)ionnelle
En France, le rugby à 7 est souvent resté dans l’ombre du 15. Mais en l’espace de quelques mois, la «bande à Dupont» a réussi à faire chavirer le cœur des Français.
Tout commence le 15 novembre 2023, le début d’une longue odyssée de huit mois. Ce jour-là, alors que personne ne s’y attendait, la Fédération française de rugby annonce qu’Antoine Dupont, joueur-phare de notre équipe de France de rugby à XV, va rejoindre, dès le mois de janvier 2024, les septistes pour l’aventure olympique. Sans le Toulousain, le début de saison a été compliqué pour notre équipe de France qui a peiné à trouver ses marques. Sur les trois premières manches du circuit mondial, nos Bleus ont terminé à la 9e place à Dubaï et ils ont pris la 8e place à Cape Town et la 6e à Perth. Grâce à leur force de caractère reconnue par leurs adversaires, ils sont montés en puissance au fil des mois. Durant l’hiver 2023-2024, les progrès étaient déjà visibles aux entraînements et l’intégration d’Antoine Dupont déjà optimale.
Dès son premier tournoi, en février 2024, avec sa nouvelle équipe, le Français a fait parler de son ingéniosité. À Vancouver, il a été mis sur le banc pour les deux premières rencontres, mais c’était l’occasion pour lui d’observer ses coéquipiers, pour la première fois en match officiel. Face aux Australiens, pour le dernier match des phases de poule, Antoine Dupont a même inscrit son premier essai avec notre équipe de France de rugby à 7. Au Canada, le parcours de nos septistes n’a pas été couronné d’or, mais ils sont repartis avec le bronze autour du cou.
©CNOSF/Presse Sports
L’équipe a été métamorphosée grâce à cette médaille et c’est avec un nouveau visage qu’ils ont pris la direction de Los Angeles. Toujours avec l’ambition de faire briller le maillot tricolore. En l'espace de quelques jours, nos joueurs ont confirmé que l’Amérique du Nord était une terre qui leur réussissait plutôt bien. Pour la première fois depuis 2005, notre équipe de France de rugby à 7 a remporté un tournoi du circuit mondial en s’imposant en finale contre la Grande-Bretagne (21-0). Trois mois après son arrivée chez les septistes, Antoine Dupont fait déjà l’unanimité chez ses coéquipiers.
"Il sait vraiment tout faire" Stephen Parez
«On sera toujours derrière lui pour n'importe laquelle de ses initiatives. C'est une autre corde à notre arc, en plus il sait vraiment tout faire, il est impressionnant. On essaie de s'appuyer là-dessus pour marquer des essais plus facilement que d'habitude», a commenté Stephen Parez après le succès aux États-Unis. «Le déclic, c'est qu'on a beaucoup travaillé, on a de l'expérience et on a un facteur X avec nous», a ajouté, de son côté, Varian Pasquet. Après ce succès fou à Los Angeles, la Dupontmania était lancée. «Il y a quasiment plus de monde pour le voir faire un entraînement avec les septistes que pour des conférences de presse du Tournoi des Six Nations», a même déclaré avec ironie son entraîneur à Toulouse, Ugo Mola.
Élu révélation de la saison, Antoine Dupont s’est effectivement imposé comme «le facteur X» qu’il manquait à notre équipe de France pour faire la différence face aux plus grandes nations de la discipline. Mais le Toulousain n’a pas été le seul à montrer l’étendue de son talent cette saison, puisque tous ses coéquipiers ont été en mesure d’élever leur niveau de jeu au moment opportun. «Antoine est venu avec respect. Il amène beaucoup de sang-froid, de fraîcheur et son expérience du très haut niveau», a déclaré le capitaine français Paulin Riva, conscient du cap franchi par son équipe avec l’aide de notre nouveau septiste.
Entre l’arrivée de Dupont et le début du tournoi olympique, huit mois se sont écoulés. Huit longs mois où notre équipe de France s’est entraînée sans relâche à la quête de l’or. Ce mercredi 24 juillet, premier jour de compétition pour le rugby à 7, les encouragements pour nos Bleus commençaient déjà à se faire entendre alors que les premières équipes n’étaient pas encore sur la pelouse du Stade de France. «Allez les Bleus», «Antoine, tu es le meilleur», la bande à Dupont était attendue de pied ferme par les 69.000 personnes présentes dans l’enceinte. «Le public a été excellent. L’entrée sur le terrain a été très impressionnante. On ne s'entendait même plus», nous a confié Jordan Sepho. Après une phase de poule pleinement maîtrisée, nos Français se sont qualifiés pour les ¼ de finale.
Jeudi 25 juillet. 21h30. L'heure des braves. À l’annonce de la composition des équipes, le Stade de France s’est enflammé pour nos Bleus avant de conspuer les Argentins. Après une première mi-temps de grande qualité, nos Français ont réalisé une fin de match héroïque. «Le Stade de France, plein, qui était là-derrière nous, c'est sûr que ça donne ce surplus d'énergie qu'il faut pour aller chercher une victoire. Je n'ai jamais connu une telle énergie derrière nous, même sur les étapes en France, ce n'est pas ce niveau-là», nous a raconté Antoine Zeghdar après la rencontre. Un sentiment partagé par Aaron Grandidier : «Même si ce n’est que le ¼, jouer dans un stade comme cela, ça m’a procuré des émotions que je n'ai jamais connues dans ma vie. Jouer devant 69.000 personnes, c'est quelque chose que je n'aurais jamais imaginé. J'étais presque en larmes à la fin du match».
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Ce samedi, en ½ finale, nos septistes voient l’ogre sud-africain se dresser face à eux. «C'est un pays mythique du rugby, ils sont doubles champions du monde en titre à 15. Ils ont battu les All Blacks alors qu'ils se sont qualifiés en TQO. Cette équipe, il ne faut surtout pas la sous-estimer», nous a rapporté Aaron Grandidier. «Les Sud-Africains sont des joueurs de petit gabarit qui sont très rapides. Il va falloir se méfier de leurs appuis», a ajouté Antoine Zeghdar. Une victoire permettrait à nos Bleus de finir avec une médaille autour du cou… pour la première fois de leur histoire. Depuis le 15 novembre, il faut croire que tous les chemins mènent à l'or. Pour en être sûr, nous vous donnons rendez-vous au Stade de France ce samedi à 19h !
Allumez le feu
Nos équipes de France de rugby à 7 et de football, qui entraient en piste ce mercredi, ont pu mesurer à quel point le public français ne demandait qu’à s’enflammer pour « ses » Bleus. Ambiance.
Quel bleu mettre pour bien supporter l’Equipe de France ?
Pourquoi s’habiller en bleu pour supporter l’Equipe de France? Pour éviter de paniquer devant son dressing dix minutes avant de partir au stade, on te donne quelques conseils.