Bête noire, peur bleue ?
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0Le casting
Elle est le plafond de verre du sportif, celle qui l’inhibe et le fragilise. Mais aussi celle qui le pousse à surpasser pour vaincre ses peurs et atteindre la victoire. Son nom ? La “bête noire”. Cet adversaire qui semble invincible. Quatre athlètes français ont accepté d’en parler. Et de raconter comment ils ont vaincu leurs bêtes noires.
Quentin Fillon Maillet (biathlète) : 2 médailles d’or et 3 médailles d’argent aux Jeux olympiques (Pékin 2022), 3 médailles d’or aux Championnats du monde (Oslo 2016, Antholz-Anterselva 2020 et Oberhof 2023) et 19 victoires en Coupe du monde.
Ugo Didier (nageur paralympique) : Médaille de bronze et d’argent aux Jeux paralympiques (Tokyo 2020), médaille d’or aux Championnats du monde (Mexico 2017 et Dublin 2018).
Christophe Durand (pongiste paralympique) : Médaille d’or aux Jeux paralympiques (Sydney 2000 et Pékin 2008), 2 médailles de bronze aux Jeux paralympiques (Athènes 2004).
Sandrine Soubeyrand (footballeuse, retraitée) : Joueuse la plus capée du football français (masculin et féminin) avec 198 sélections. Participation aux JO (Londres 2012). Participation aux Championnats d’Europe (Norvège 1997, Allemagne 2001, Angleterre 2005, Finlande 2009, Suède 2013). Participation à la Coupe du monde (États-Unis 2003 et Allemagne 2011).
Mythe ou réalité
Ugo Didier : Je crois en ce concept de “bête noire” au niveau de la barrière psychologique, que des défaites à répétition face à un même adversaire représentent pour nous, athlètes. La manière dont cela peut jouer au moment d’entamer un match, une course, voire une compétition.
Christophe Durand : Je suis d’accord sur cet aspect psychologique. Quand on évoque une bête noire, les gens s’imaginent tout de suite un tas de fantasmes sur des phénomènes inexplicables, qui empêcheraient les athlètes de battre un adversaire spécifique. En réalité, c’est simplement un ascendant psychologique que prend l’adversaire sur vous, parce qu’il sait que vous craignez une potentielle défaite face à lui et que vous montrerez plus facilement vos failles. Mais une fois qu’on réussit à gagner, la tendance s’inverse, et c’est au tour de l’adversaire d’avoir peur.
Je crois que j’avais assez peu confiance en moi et que cet adversaire fonctionnait comme une sorte de révélateur de mes lacunes.
Quentin Fillon Maillet
Sandrine Soubeyrand : C’est vrai que tout se joue mentalement. Mais pour moi, avant ce côté psychologique, il y a d’abord le temps. C’est avec le temps qu’un adversaire se transforme en bête noire. Parce qu’au début, quand tu entres sur le terrain, c’est pour battre tout le monde. Mais quand tu perds contre un adversaire de manière successive, là l’aspect mental entre en compte, et le principe de bête noire apparaît.
Quentin Fillon Maillet : Il y a par exemple un certain Yohann Sutter, que je n’arrivais jamais à battre pendant mes premières années en ski de fond. Je crois que j’avais assez peu confiance en moi et que cet adversaire fonctionnait comme une sorte de révélateur de mes lacunes. Je n’étais pas assez compétiteur pour le battre.
Identifier la bête
Ugo Didier : Personnellement, je n’ai pas mis longtemps à identifier mes principaux “rivaux”. Je n’emploierai pas le terme cible ou ennemi, car c’est un peu trop fort, mais à force de croiser régulièrement les mêmes adversaires, on commence à faire une fixette sur un ou deux d’entre eux. Un mec qui se trouve toujours dans votre couloir de gauche ou de droite, et qui vous empêche de savourer votre course à plein temps. Moi, c’est l’Italien Simone Barlaam qui m’en a fait voir de bonnes. (Rires.) On se croise sur pratiquement chaque compétition depuis 2017, et c’est clairement devenu une sorte de “bête noire” pour moi. On a déjà nagé l’un contre l’autre sur cinq compétitions en six ans, et le pourcentage de victoires penche en sa faveur. En plus, nous sommes de la même génération (Ugo Didier est né en 2001, Simone Barlaam en 2000), donc il y a une sorte de concours interne qui s’est aussi installé à ce niveau-là.
Quand on commence à perdre deux fois contre les Norvégiennes, en compétition internationale, là on se dit que c’est une bête noire.
Sandrine Soubeyrand
Sandrine Soubeyrand : Ce principe de “concours interne” est très intéressant. Nous, on a commencé à craindre la Norvège, car on se retrouvait souvent à lutter pour les mêmes places qualificatives ou les mêmes positions au classement. Quand on commence à perdre deux fois contre les Norvégiennes, en compétition internationale, là on se dit que c’est une bête noire. D’autant qu’au début de ma carrière, elles nous étaient largement supérieures, on avait pris deux-trois dérouillées. Je me souviens d’un 6-0 en 1998 (match amical, disputé le 24 septembre) qui m’a particulièrement marquée, parce qu’on était tétanisées par cette équipe.
Christophe Durand : Que l’on soit en sport individuel ou collectif, l’expérience fait qu’on se trouve automatiquement un adversaire à la hauteur. C’est ce que je vis, plus ou moins, avec le Norvégien Tommy Urhaug. D’ailleurs c’est marrant, car quand j’ai commencé le tennis de table à haut niveau, je ne me fixais que sur mes propres prestations, sans réellement surveiller ce que faisaient les autres. Mais à force de voir toujours le même nom en tête des tableaux de score, en l’occurrence celui d’Urhaug, j’ai commencé à me poser des questions. Et ça a pris une autre ampleur quand on a régulièrement commencé à s’affronter, et qu’évidemment il a commencé à me battre. (Rires.)
Quentin Fillon Maillet : Sur le circuit mondial, nos principaux rivaux sont aussi norvégiens. Mais la rivalité entre Johannes Boe et Martin Fourcade a été assez romancée. C’était un peu le gentil Français contre le méchant Norvégien, et inversement du côté d’Oslo, or je crois que les Norvégiens n’ont jamais vraiment été nos bêtes noires. Car en biathlon, on ne se bat pas uniquement contre eux. En revanche, c’est sûr qu’il y a une certaine rivalité. Et puis, ça peut être une référence, on sait que si on est devant Johannes lors d’une course, c’est qu’on est bien placé !
Mon plus grand rival, c’est moi-même !
Quentin Fillon Maillet
Sandrine Soubeyrand : Je pense qu’en sport collectif, cette question de bête noire est globalement plus importante. Car quand on enchaîne les défaites face à un même adversaire, c’est la dynamique de groupe qui est affectée, plus que les joueurs ou joueuses individuellement. Dans un sport individuel, tu sais que tu peux inverser la tendance, car tu es seul contre ton adversaire finalement.
Quentin Fillon Maillet : En biathlon, identifier un athlète particulier comme un grand rival, c’est une erreur. Parce que mon plus grand rival, c’est moi-même ! Ça n’est pas de la prétention. C’est juste que le plus gros contrôle que j’ai sur la course, c’est ma performance. Je peux tâcher d’influer un tout petit peu sur la performance de mes adversaires en tirant plus vite la première balle, en mettant au point des stratégies de course, mais je ne suis pas certain que ça fonctionnera ! Le biathlon, c’est d’abord un combat contre soi-même. L’effort est tellement violent qu’une course, c’est un bras de fer entre notre corps qui nous supplie d’arrêter et notre tête qui nous dit d’aller au bout.
Peur de perdre ou envie de gagner ?
Quentin Fillon Maillet : J’ai toujours aimé le goût de l’effort et cultivé l’envie de bien faire, mais la compétition face aux autres est venue plus tard. Même sur mes premières apparitions en Coupe du monde, j’avais presque peur de concourir, je n’avais pas encore assez la volonté de gagner. Cet aspect de moi est venu plus tard, en travaillant sur moi-même.
Ugo Didier : Moi, j’ai toujours eu cette envie de gagner ! Quand je voyais Barlaam, avant d’entrer dans le bassin, mon premier réflexe c’était de me dire : “Allez, oublie-le, pense à ta course, gagne.” C’était ma manière d’occulter sa présence, et de mettre toutes les chances de mon côté pour gagner. Parce que si je ne me fixais que sur l’idée de le battre ou que lui ne me batte pas, je finirais submergé par le stress. C’est finalement tout cela, le principe d’une bête noire. Un truc qui ronge un peu le cerveau. L’avantage avec Simone, c’est qu’il gagnait tout, donc c’était assez “rassurant” de me dire que l’un de mes principaux rivaux était parmi les meilleurs du monde. Si ç’avait été un nageur lambda, là je l’aurais eu encore plus mauvaise. (Rires.) Mais de savoir qu’il était parmi les champions m’offrait deux objectifs : premièrement le battre et inverser la tendance vis-à-vis de cette petite malédiction, et deuxièmement, savoir que je battais l’un des meilleurs.
Il y a toujours cette peur de l’échec qui te traverse l’esprit...
Christophe Durand
Sandrine Soubeyrand : Disons que la peur d’être impuissant prend parfois le dessus sur l’envie réelle de gagner. Je me souviens des tirages au sort pour l’Euro en 2001 et la Coupe du monde en 2003, quand on prenait la Norvège, c’était terrible. Pour nous, c’était des montagnes infranchissables (défaite 0-3 au Mondial, 1-0 à l’Euro). Mais en réalité, le déclic n’a même pas été contre les Norvégiennes, mais contre la Suède. On les bat d’abord en qualification à l’Euro 2001 (2-0, le 1er juin 2000) et on enchaîne quelque temps après (3-0, le 16 mars 2004 en match amical). Bien que ce ne soit pas le même adversaire, ça nous donne une assurance folle. Le fait de battre la Suède, qui est une sélection du top 4, voire 3 mondial, nous a fait penser que oui, il était largement possible de renverser cette fameuse “montagne” norvégienne.
Christophe Durand : Moi, avec Urhaug, c’était plutôt mitigé pour être honnête. Aux Championnats du monde ou d’Europe, quand mes coachs m’annonçaient qu’il était dans la même partie de tableau que moi, et qu’on allait donc automatiquement se croiser, je me disais : “Mince, j’aurais quand même préféré l’éviter.” Parce qu’il y a toujours cette peur de l’échec qui te traverse l’esprit au moment où tu apprends l’information. Mais il y a aussi un côté stimulant, parce que je surveillais ses performances tout au long des tournois, pour voir où je me situais par rapport à lui.
Fracture du mental
Ugo Didier : J’aime bien les petits défis mentaux qui peuvent exister, en dehors de la confrontation même. Par exemple, Simone est un excellent communicant et un bon chambreur, donc sur un mot, il peut vous déstabiliser et vous mettre en difficulté. Je me souviens que dans la ready room (salle où patientent les nageurs avant leur course), il lui arrivait de venir me voir et me dire : “Ugo tu sais : tu m’as battu plus de fois que je ne t’ai battu”, avant de s’en aller. Et moi, je ne savais jamais s’il était sérieux ou ironique, donc je me retrouvais complètement décontenancé. C’est un vrai jeu en interne.
Sandrine Soubeyrand : Quand on jouait face à la Norvège, celle qui m’impressionnait particulièrement, c’était Hege Riise. Je l’admirais, car on jouait au même poste, donc j’avais toujours un peu d’appréhension au moment de la défier. J’avais toujours l’impression de ne jamais pouvoir y arriver, ce qui rendait la comparaison difficile.
Quentin Fillon Maillet : Lors de la mass start des Jeux olympiques de Pékin, lors du dernier debout, je vois que Johannes vient de finir son tir alors que je m’installe. Il a fait deux fautes et doit faire deux tours de pénalité. Là, je sais que je suis seul maître de mon destin. Que si je fais un sans-faute, je vais chercher une troisième médaille d’or. Et là, il se passe plein de trucs dans ma tête. Les émotions me transpercent, et je sens que je perds totalement le contrôle de mes jambes. C’est très compliqué quand ça arrive. J’ai fait trois erreurs et fini 4e.
Comment j’ai battu ma bête noire
Quentin Fillon Maillet : J’ai fini par battre Yohann Sutter, lors de ma dernière course en ski de fond, avant que nos chemins se séparent et que j’opte pour le biathlon. Je ne crois pas qu’il se soit passé quelque chose de spécifique ce jour J. Je pense que c’est plus un processus, la façon dont j’ai mûri, la confiance, qui font qu’un jour je suis passé devant. Et puis comme je disais, je me bats avant tout contre moi-même. Si je suis guerrier, que j’arrive à être presque imperméable aux émotions et à rentrer dans mon tunnel. Généralement ça marche bien !
Sandrine Soubeyrand : Pour réussir, tu dois te persuader que tu peux surpasser ton rival ou ta bête noire. Quand on savait qu’il fallait se coltiner la Norvège, on était armées, en se disant qu’en cas de défaite, finalement c’était logique, et qu’en cas de victoire, on enterrait définitivement cette mauvaise passe. La première fois qu’on les bat, c’était en 2005, en amical (2-0). Le fait que ce soit un match amical a peut-être participé à nous désinhiber durant la rencontre, mais on était hyper soulagées au coup de sifflet final. On a compris qu’on venait d’enfin inverser une dynamique. Si on demande aux filles aujourd’hui, elles vous diront que leur bête noire c’est les États-Unis, car il s’agit de la meilleure sélection. Et une victoire face aux USA leur permettrait assurément de passer à autre chose.
Je savais qu’il y avait une médaille au bout, donc j’ai fait abstraction de toutes les barrières psychologiques.
Christophe Durand
Ugo Didier : Quand tu viens à bout de l’adversaire que tu considères comme étant une bête noire, tu te libères d’un poids. Je me souviens de la première fois que j’ai battu Simone, c’était en 2017, au Mexique. C’était du 100 mètres dos, donc je n’arrivais pas forcément à voir où il se situait, jusqu’à la ligne d’arrivée. C’était une grosse surprise pour moi, d’autant que je prends la médaille d’or. Par la suite, il a de nouveau inversé la tendance sur trois ou quatre ans, où je peinais à lui tenir tête. Il a fallu que j’attende jusqu’aux JO de Tokyo pour lui repasser devant. Là, c’était du 400 mètres nage libre, donc encore plus de distance et de stress. (Rires.) En qualification, il est d’ailleurs sur ma ligne de droite. Je le suivais du regard durant le duel, donc j’avais une course dans la course. (Rires.) Je finis deuxième, lui troisième, et on s’est retrouvés en finale. Mais j’avais déjà pris un ascendant psychologique, parce qu’il réalise une course vraiment moyenne (Simone Barlaam termine sixième), et que moi, je prends l’argent. Bon, depuis, il m’a de nouveau battu aux Mondiaux de Madère (2022), donc il faut que je reparte au boulot ! (Rires.)
Christophe Durand : L’importance de l’événement est également à prendre en compte. Pour certains, la victoire et la bonne dynamique viennent plus facilement dans une partie sans enjeu, quand pour d’autres, c’est dans des rencontres à haute intensité. Moi, c’est arrivé dans ce deuxième cas. J’ai battu Tommy Urhaug aux JO de Pékin, en 2008. Un super souvenir, car quand je vois le tableau final, je comprends de suite qu’on finirait par se croiser en quarts ou demi-finales. C’était donc en demies, et j’étais tellement concentré que je n’ai même pas vu le match passer. Je savais qu’il y avait une médaille au bout, donc j’ai fait abstraction de toutes les barrières psychologiques que je pouvais avoir face à Urhaug, et je l’ai fait. D’autant qu’à la fin, je vais chercher l’or !
Les rivaux mythiques des sportifs français
Nos meilleurs athlètes ont tous eu une némésis, un meilleur ennemi qui nous a donné des sueurs froides. Et une jubilation intense quand nos champions les ont vaincus. Retour sur quelques affrontements mythiques qui ont fait l’histoire du sport français.
Équipe de France de handball (H) vs Danemark
Un coup c’est l’un, un coup c’est l’autre ! En handball, depuis une grosse dizaine d’années, Français et Danois cannibalisent le palmarès mondial. Et contraignent les autres nations à se contenter des miettes. Entre les partenaires de Mikkel Hansen et ceux de Nikola Karabatic, les duels sont intenses, et certains affrontements sont devenus mythiques. Comme celui en finale des Jeux olympiques de Tokyo 2020 où les Français décrochèrent leur troisième titre olympique. Depuis, les Danois ont pris leur revanche en finale des Championnats du monde. Rendez-vous à Paris en 2024 pour la belle ?
Équipe de France de basket-ball (H) vs Espagne
Bête noire historique de l’équipe de France, la Roja a souvent contrarié les espoirs tricolores. Comme en finale du dernier Euro, perdu par les Bleus de Rudy Gobert et Evan Fournier face aux impitoyables Ibères dans un énième remake du clasico du basket européen. Mais c’est aussi contre l’Espagne que les Bleus ont signé quelques-uns de leurs plus beaux exploits. Par exemple en demi-finales de l’Euro 2013, où les Français menés par un Tony Parker on fire battaient la bande de Pau Gasol après prolongation. Avant de s’adjuger leur premier titre européen.
David Douillet vs Naoya Ogawa
La relation de David Douillet avec le Japon, c’est une sorte de voyage initiatique. Quand il a 16 ans, le double champion olympique découvre, halluciné, le berceau du judo : “Le Japon est un pays qui donne beaucoup de leçons. Il suffit de regarder, d’observer sans juger”, déclarait-il dans une interview à L’Équipe. Et le Normand apprend bien sa leçon. Aux Jeux olympiques d’Atlanta, il s’offre en demi-finales la légende Naoya Ogawa, son bourreau quatre ans plus tôt. Puis il obtient son premier titre en finale. De quoi philosopher : “Les Japonais ont inventé la recette, mais on n’est pas de mauvais cuisiniers !”
Raphaël Poirée vs Ole Einar Bjørndalen
Avant Martin Fourcade contre Johannes Boe, il y eut un autre affrontement mythique entre la France et la Norvège en biathlon. Derrière la carabine comme sur les spatules, Raphaël Poirée et le cannibale Ole Einar Bjørndalen se livrent au début des années 2000 un combat dantesque. Une rivalité qui régale les amateurs pendant une grosse dizaine d’années et voit les deux monstres se quitter bons amis avec quatre gros globes chacun pendant leur période mutuelle sur le circuit mondial.
Équipe de France de rugby à 7 (F) vs Canada
Pendant longtemps, les rugbywomen françaises ont fait des cauchemars en voyant le drapeau à la feuille d’érable. La marche était trop haute pour Fanny Horta et ses copines. Et puis les Bleues ont décidé d’exorciser leur peur au meilleur moment. À Tokyo, lors du dernier match de poule du tournoi olympique. Les Bleues dominent très largement les Nord-Américaines (31-0). Une victoire comme un tremplin pour aller chercher la première médaille olympique de l’histoire du rugby tricolore.
Équipe de France de cécifoot (H) vs Espagne
Entre la France et l’Espagne, c’est souvent l’amour vache. Rivales en football, en handball ou encore en basket-ball, les deux nations majeures du sport européen se sont également livré un sacré mano a mano sur les terrains de cécifoot. Aux jeux paralympiques d’Athènes, c’est l’Espagne qui prend le meilleur sur les Bleus avant d’aller chercher la médaille de bronze. Huit ans plus tard à Londres, la donne a changé. Cette fois, ce sont les Français qui s’imposent (2-0) en demi-finales grâce à un doublé de la légende Frédéric Villeroux.
Clarisse Agbégnénou vs Tina Trstenjak
La rivalité n’interdit pas l’admiration. Clarisse Agbégnénou le sait bien. La judokate française a d’ailleurs énormément appris de sa grande rivale Tina Trstenjak, une adversaire qui a fait d’elle une grande judokate. C’est l’émulation entre les deux athlètes qui a permis à la Française de se surpasser. Après quatre défaites consécutives contre sa bête noire slovène, Gnénou a un déclic. Elle décide de ne plus se concentrer sur Trstenjak et de se focaliser sur son propre judo. Une recette qui lui permet d’obtenir l’or olympique à Tokyo en battant sa meilleure ennemie en finale
Laure Manaudou vs Federica Pellegrini
Elles se sont piqué leurs records et ont même partagé le même coach. Pendant toute leur carrière, Laure Manaudou et Federica Pellegrini ont nagé dans les mêmes eaux. Difficile de mieux incarner le terme parfois galvaudé de meilleure ennemie. Vice-championne olympique du 200 mètres nage libre à seulement 16 ans en 2004, Manaudou a au départ une longueur d’avance sur la Transalpine à qui elle chipe le record du monde du 200 mètres lors des mondiaux de Melbourne en 2007. Mais l’Italienne aura sa revanche, elle récupérera son record avant de ravir celui de la Française sur 400 mètres.
Alexis Pinturault vs Marcel Hirscher
Pas facile de briller dans l’ombre de celui qui fut peut-être le plus grand skieur de l’histoire. Pourtant quand la légende autrichienne Marcel Hirscher, 8 fois vainqueur du gros globe de cristal, tire sa révérence en 2019, Alexis Pinturault lui dédie ces mots : “Tu as été le rival dont tout le monde rêve, je suis un bien meilleur athlète grâce à toi, j’ai poussé mes limites jusqu’à un point que je n’imaginais pas…” Classe, le Français sait qu’il doit aussi à l’Autrichien ses progrès constants sur les skis. Pintu le prouve en remportant le classement général de la Coupe du monde 2020-2021.
Par Adel Bentaha et Arthur Jeanne